
Photo : permission de l’artiste
Féminismes et incertitudes. Un corps à soi et hors de soi
Partant de l’idée qu’il n’existe pas de phénomène tel qu’un féminisme ayant pour support écrit, visuel ou sonore un manifeste qui en traduirait toute la teneur non plus qu’un féminisme relevant d’une école qui en dicterait les règles d’appartenance, il est néanmoins convenu que les féminismes partagent des enjeux identitaires où le corps se trouve à la croisée de leurs réflexions, peu importe, dans le présent contexte, l’approche qu’ils mettent de l’avant. Or, c’est parce que le corps relève à la fois du privé et du public et qu’il peut s’avérer, parfois malgré lui, porteur de revendications, voire d’agentivité, qu’il m’intéresse de le commenter ici. « Le corps implique mortalité, vulnérabilité et puissance d’agir (agency), dit Judith Butler. […] Le corps a toujours une dimension publique ; constitué comme un phénomène social dans la sphère publique, mon corps est et n’est pas le mien. Offert aux autres depuis la naissance, portant leur empreinte, formé au creuset de la vie sociale, le corps ne devient que plus tard, et avec une certaine incertitude, ce dont je revendique l’appartenance2 2 - Judith Butler, Défaire le genre, Paris, éditions Amsterdam, 2006, p. 35.. » Une « incertitude » qui m’apparait significative sur le plan critique quant aux artistes et aux œuvres choisies pour cet essai.
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